Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a exprimé ses inquiétudes quant à la constitutionnalisation de l'IVG, mettant en lumière les défis potentiels associés à cette réforme. Les évangéliques exhortent notamment le gouvernement "à veiller à offrir aux femmes qui le souhaiteraient la liberté et les moyens de garder ou de confier leur enfant". Pour elles comme pour celles qui choisissent d'avoir recours à l'avortement, l'organisation rappelle que leurs églises sont "des lieux d’accueil qui manifestent l’amour, la grâce et la vie que porte l’Évangile de Jésus-Christ".
La France est devenue ce lundi le premier pays à inscrire explicitement dans sa Constitution l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Réunis solennellement au château de Versailles, les députés et sénateurs en Congrès ont officiellement adopté la réforme constitutionnelle proposée par le gouvernement du président Emmanuel Macron. Une modification de la Constitution qui a été approuvée par une très large majorité dans les deux chambres du Parlement.
Suite au vote du Sénat, le 28 février dernier, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a publié un communiqué de presse, le 1er mars. Dans ce document, le CNEF rappelle être "attaché au caractère sacré de la vie dès son commencement", tout en étant "conscient de vivre dans une société sécularisée, pluraliste".
L'organisation écrit également s'inquiéter des risques que porte la constitutionnalisation de l'IVG, craignant notamment que le droit du personnel soignant à l'objection de conscience ne soit fragilisé par "la liberté garantie à la femme d'avoir recours à l'IVG".
La réaction du CNEF à l'inscription de la "liberté garantie" de l'IVG dans la constitution.@lecnef @PresidentCnef @spparlementaire https://t.co/UuKgiOULCa
— Romain CHOISNET (@comcnef) March 1, 2024
En outre, les évangéliques redoutent une possible érosion de la liberté d'expression et d'opinion dans la société. Dans ce sens, ils soulignent l'importance du respect de cette liberté conformément, comme ils le rappellent, à l'article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
"Puisque, dans une société démocratique, les opinions et convictions peuvent diverger, des garanties de respect en ces matières seraient les bienvenues."
L'organisation met toutefois un point d'honneur à affirmer sa solidarité avec les femmes en situation de fragilité. Citant une phrase de Simone Veil, porteuse de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse, les évangéliques indiquent que l'avortement est toujours "un échec quand il n'est pas un drame". Aussi, ils appellent le gouvernement à "veiller à offrir aux femmes qui le souhaiteraient la liberté et les moyens de garder ou de confier leur enfant".
En conclusion, le Conseil national des évangéliques de France écrit que, quelle que soit la décision prise par les femmes en matière d'IVG, les communautés évangéliques resteront des lieux accueillants "qui manifestent l’amour, la grâce et la vie que porte l’Évangile de Jésus-Christ".
Salma El Monser